Elle en pince pour un monstre.

C’est un fantôme.

Il se cache dans le feuilletage de son âme.

Se plie devant les miroirs.

Intrus de première catégorie, il est une planque parfaite,

l’alibi de sa folie.

 

Le feu qu’il souffle, un canon sur sa nuque.

 

 

Aujourd'hui elle est assise sous le cerisier.

Il neige des pétales.

Chacun est une miette de sa vie 

qui se dépose doucement 

doucement 

sur l’herbe.

 

Le frais du vent se faufile dans son cou.

Elle frissonne.

Où est son intrus ?

 

 

Elle prend la tasse verte et brûlante entre ses mains.

Le feu ne monte pas jusqu'à sa gorge.

 

Elle ne sent plus la morsure du fantôme.

 

 

A ce manque, son coeur se serre si fort 

qu’il pourrait ne plus trouver le large du prochain battement.

 

Elle regarde les pétales,

        la tasse,

        le chat sur la tasse,

        tranquille et joyeux.


 

 

Elle enroule le souvenir autour de son cou

et se remet debout.